Par Tom Kerkour Journaliste
Ayant grandi à l'heure où YouTube empiète sur le petit écran, Tom Kerkour savoure autant un épisode de "Cauchemar en cuisine" que du Joueur du Grenier. Captivé par le bouleversement des médias à l'ère digitale/numérique, il intègre la rédaction de Puremédias en décembre 2022.
'Se vanter d'être homosexuels même s'ils ne le sont pas' : Pascal Praud choqué par une sortie d'un chroniqueur sur CNews © Abaca
Deux associations de défense des droits LGBTQI+ reprochent à la chaîne d'avoir écarté un journaliste après qu'il ait dénoncé des propos homophobes de sa direction.

"Fiotte". En décembre 2022, un article de "Médiapart" a révélé un incident chez CNews. Un journaliste homosexuel aurait été évincé après avoir dénoncé les propos homophobes de sa responsable. Pigiste pour la chaîne depuis deux ans, il aurait été qualifié de "fiotte" par sa supérieure. Des propos qu'il n'a pas laissé passer. En représailles, la direction aurait mis fin à leur collaboration, alors qu'il s'apprêtait à signer un CDD d'un an.

Face à cette situation, deux associations montent au créneau, comme l'a révélé l'AFP. L'association de défense des droits LGBTQI+ Mousse, associée à Stop Homophobie, a déposé plainte pour discrimination liée à l'orientation sexuelle. L'association Mousse a décidé de porter l'affaire en justice en tant qu'entité "légalement habilitée à agir", d'après la plainte déposée.

"Activité économique discriminatoire"

"L'homosexualité de Benjamin (prénom du journaliste modifié par 'Mediapart'; ndlr) et le fait d'avoir dénoncé l'injure homophobe (...) ont donc été pris en compte dans la décision d'annuler ses piges de novembre 2022 et de n'avoir plus voulu signer le CDD avec ce dernier", mets en avant la plainte. L'avocat de l'association, Maître Étienne Deshoulières, estime donc qu'il y a "entrave à une activité économique discriminatoire" et un "refus d'embauche".

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Cette version des faits est démentie par la chaîne du groupe Canal+. "On lui a proposé un contrat, la mission allouée ne lui convenait pas, d'un commun accord on n'a pas donné suite, à aucun moment il n'a été licencié", a expliqué CNews auprès de l'AFP. Malgré tout, le cadre légal de la pige considère que dès le moment où un employeur régulier ne commande plus de piges à un journaliste, il s'agit d'un licenciement, "même s'il n'a pas été notifié par écrit", comme le précise la CFDT Pigistes.

Que risque la chaîne si la justice établit les motifs ? En principe, l'atteinte à la non-discrimination est sanctionnée de 3 ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.