Le sketch ne passe pas auprès du régulateur. Dans une décision prise en Assemblée plénière le 24 mai 2023 et publiée le 22 juin, l'Autorité de la régulation de la communication audiovisuelle et numérique a fait le choix de sanctionner Radio France et France Inter après un sketch de Monsieur Poulpe jugé "dégradant envers les femmes".
"Je me rabattrais sur ma première passion, les seins de Charline !"
Le 2 novembre 2022, dans "C'est encore nous" présenté par Charline Vanhoenacker sur France Inter, l'humoriste Monsieur Poulpe avait tenu un billet d'humour sur les accidents de chasse. "Bonjour les enfants ! Laissez-moi vous raconter une histoire qui fait peur ! Et je ne vous parle pas de Vizorek quand il doit aller chez le coiffeur", a-t-il commencé, comme s'il narrait un récit effrayant : "Quelle est la différence entre Jason de 'Vendredi 13' et un chasseur ? Ils tuent pareil mais Jason n'a pas le droit de boire !".
"L'année dernière, les chasseurs se félicitaient d'avoir leur taux historique le plus bas, avec seulement 80 accidents de chasse, dont 7 mortels. Donc, bravo, j'imagine. Cette année, on a déjà 88 accidents de chasse dont 8 morts. Moi, au niveau loisirs, j'ai deux passions : les seins de Charline et faire du risotto le dimanche. Si j'apprenais que le risotto faisait chaque année une centaine d'accidents, peut-être que je me rabattrais sur ma première passion, les seins de Charline", a lancé le comique, faisant rire la présentatrice.
"Je m'occupe de la femme du président des chasseurs, Willy"
L'humoriste a alors fait une "proposition" pour faire diminuer les accidents de chasse : "Dissuadons les chasseurs avec une arme légale : la bite ! On va créer l'association des baiseurs de femmes de chasseurs ! Régulons les hordes de femmes de chasseurs insatisfaites, qui n'attendent que ça, les pauvres femmes délaissées par leur mari". "Ils pourraient rester chez eux le week-end car ils auraient peur de notre association. Ce serait une 'win win' situation. Il y aurait un dicton : 'Qui va à la chasse perd sa femme'", a poursuivi Monsieur Poulpe.
"Moi, en tant que président de l'association, pour le premier week-end de la chasse, je m'occupe de la femme de leur président, Willy, le Pierre Ménès de la chasse. Je dirai aux gendarmes : 'Pardon, j'ai été ébloui par le soleil. Je l'ai malheureusement ken pendant qu'elle ramassait des champignons. Je l'ai confondue avec un sanglier'", a balancé la voix de France Inter. Et d'ajouter : "C'est regrettable à dire, elle était en plein axe de tir !". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Des propos "dégradants" et "banalisant les violences sexuelles"
Alertée par cette séquence, l'Autorité de régulation a relevé "la présence de propos dégradants à l'égard des femmes", "dont certains visaient l'une d'elles en particulier, pouvant s'analyser comme banalisant les violences sexuelles faites aux femmes et ce sans intervention les condamnant". Ainsi, l'Arcom est intervenue auprès de Radio France "afin de lui rappeler fermement ses obligations".