Par Bruna Fernandez Journaliste
Née à l’époque des “Inconnus”, Bruna grandit entre le Brésil et la France. Enfant, elle enrichit son imaginaire devant le grand et le petit écran. Devenue journaliste, elle passe derrière la caméra et travaille pour plusieurs émissions. Un petit monde qu’elle se plaît à décortiquer pour puremedias.
Accusé de viols et d'agressions sexuelles, l'animateur s'est défendu face au journaliste Benjamin Duhamel. Ses avocats annoncent se tourner vers l'autorité de régulation après la diffusion à l'antenne de captures d'écran.

Il assure qu'il s'agit d'un "montage". Au lendemain de son passage sur BFMTV, Sébastien Cauet contre-attaque. Dans un communiqué, ses avocats ont annoncé saisir l'Arcom, autorité de régulation des contenus télévisuels, ainsi que le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM).

Des captures d'écran diffusées en direct

Le présentateur de NRJ avait choisi le plateau du journaliste Benjamin Duhamel pour s'exprimer sur les trois accusations à son encontre. Visé par trois plaintes pour viols et agressions sexuelles, il a également été la cible d'une enquête de "Libération", faisant le récit d'une ambiance de travail toxique et "sexualisée". Dans cet article, qui recueille une dizaine de témoignages, plusieurs femmes qualifient Cauet de "d'obsène" ou encore de "prédateur".

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La raison évoquée pour la saisie de l'Arcom est la diffusion à l'antenne de tweets montrant des messages à caractères sexuels qui auraient été envoyés par l'animateur à plusieurs femmes. Diffusées dès octobre sur le réseau social, ces captures d'écran d'échanges de messages ont été à l'origine de l'affaire. Certains de ces messages sont ainsi utilisés comme preuves par l'une des plaignantes.

Problème, une partie de la défense du présentateur star se fonde sur l'idée qu'il s'agit d'accusations montées de toutes pièces. Fin novembre, ses conseils avaient en effet annoncé porter plainte pour "dénonciation calomnieuse, tentative d'extorsion de fonds en bande organisée, faux et usage de faux contre personnes non dénommées".

"Montage d'échange de messages"

Ce lundi, les avocats de Sébastien Cauet, Xavier Autain et Simon Clémenceau, ont ainsi dénoncé la diffusion d'un "montage d'échange de messages", "sans la plus élémentaire précaution, ni respect de la présomption d'innocence". Ils annoncent donc avoir saisi l'Arcom sur la "diffusion de documents falsifiés par BFM malgré la connaissance de leur contestation judiciaire". Dans leur communiqué, les avocats assurent également qu'ils sont chargés de "consulter le CDJM sur l'interview à charge opérée par le journaliste Benjamin Duhamel".

En direct sur le plateau de la chaîne d'info, le journaliste a interrogé Sébastien Cauet sur ces échanges de messages, s'appuyant sur les captures d'écran montrées alors à l'antenne. "Est-ce que vous êtes l'auteur de ces messages ?" lui a demandé Benjamin Duhamel. "Vous osez diffuser ça ?", lui répond alors l'animateur.

"Ça c'est un montage, je vous dis que j'ai déposé plainte pour faux, c'est pas de la rigolade", a-t-il ajouté. "Je suis accusé de viols et d'agressions sexuelles, ce n'est pas rien", a poursuivi l'humoriste. "Vous êtes présumé innocent", a alors rappelé le journaliste. "Il y a une petite différence entre le procès médiatique qui va très vite, et la justice, à qui nous avons donné beaucoup de choses", remarque Cauet. "Je ne crois pas qu'il y a de procès médiatique ici, on vous donne la parole", a conclu Duhamel.