"Je pense que je retournerai à Canal+ , ça c'est sûr ! J'en suis sûr". Qui aurait pu prédire que ce qui paraissait inimaginable en octobre 2022, au moment où Sébastien Thoen, a prononcé cette phrase sur RTL, se concrétise moins d'un an plus tard ? Trois ans après avoir été viré sur le champ par la direction de Canal+ après une parodie ("L'heure des pronos") de "L'heure des pros de Pascal Praud, autre personnalité du groupe – qui a déplu en hautes sphères – l'ancien présentateur du "Journal du Hard" sera de retour, d'abord ce jeudi 21 décembre 2023 à 22h45 avec l'autofiction "Merci patron !", puis en 2024 avec "L'agence tourisme".
"Maxime Saada et moi avions la volonté de tourner la page"
Dans une interview accordée au "Figaro" au siège de Canal+, publiée ce vendredi 1er décembre 2023, l'humoriste revient sur le contexte qui a rendu son retour possible. "Maxime Saada (président du directoire du groupe Canal+, ndlr) m'a rappelé pour prendre un verre et m'a proposé de revenir. Sur l'instant, je n'y croyais pas ! Mais c'était pourtant bien vrai", réalise-t-il. "Nous avons parlé ouvertement de tout ce qui s'était passé, nous étions mal à l'aise d'y revenir mais nous avions surtout la volonté de tourner la page", relate cet ancien de "Action discrète" qui dit n'avoir "toujours pas compris" pourquoi il a été licencié.
Maxime Saada, qui passait par là en cours d'interview, a donné sa version : "Nous étions dans une période où le groupe Canal+ était attaqué de toutes parts et nous avions eu l'impression, avec ce sketch, d'être attaqués de l'intérieur. Cela était une décision difficile à prendre sur le moment", précise-t-il avant de tourner les talons. "Nous nous sommes serré la main (avec Vincent Bolloré, actionnaire du groupe Canal+, ndlr)", complète Sébastien Thoen. "Le temps est passé, c'est Maxime Saada qui m'a fait revenir et aussi lui qui m'avait fait confiance il y a 10 ans".
Toujours est-il que le licenciement de Sébastien Thoen a eu des conséquences pour d'autres salariés de Canal+, à l'image de Stéphane Guy, alors commentateur football, qui ont pris fait et cause pour l'humoriste. "Je n'avais rien demandé à personne mais ça m'avait touché de recevoir ces différents soutiens. Cela m'a emmerdé pour eux que ça leur porte préjudice et je l'avais dit à l'époque. Le temps est passé, les gens ont rebondi. Stéphane Guy s'éclate désormais sur RMC et moi je reviens sur Canal + parce que j'en avais envie", affirme-t-il. Puis d'analyser : "La vie d'entreprise, c'est comme les histoires de couple : on s'aime, on ne s'aime plus, puis on se retrouve. Il n'y a pas de guerre. On me propose de faire ce que j'aime et ce que je veux au sein de ma chaîne de coeur donc c'est évident d'accepter".
Sébastien Thoen, un jour maître de cérémonie des César ?
Sébastien Thoen proposera en effet le jeudi 21 décembre 2023 à 22h45 "Merci patron !", sa "carte blanche". "Baptiste Lecaplain a eu l'idée de centrer l'histoire sur mon retour à Canal+, nous avons imaginé ce qu'il se passerait si je me retrouvais avec l'un des plus gros postes de la chaîne : celui de directeur des programmes ! Cela nous a permis d'explorer des réflexions, des parodies et de la fiction pure", raconte le sociétaire des "Grosses têtes aux côtés de Laurent Ruquier sur RTL.
À LIRE AUSSI :"On est l'émission la moins cancel culture du PAF" : Dans les coulisses des "Grosses têtes" de RTL à Roanne
L'humoriste incarnera aussi "L'agence tourisme", une série de documentaires touristico-rigolos. "C'est une déclinaison des 'Zozos migrateurs' mais davantage axé tourisme et fiction", résume Sébastien Thoen. "Nous imaginons que Gérard Jugnot a une agence de voyages à Paris qui ne fonctionne pas très bien et il nous envoie, Baptiste Lecaplain et moi, faire le tour de l'Europe pour dénicher les meilleurs plans. À la fin de chaque voyage, nous devons lui ramener le clip promotionnel de la destination qui lui permettra de dynamiser son agence. Le premier épisode est écrit et va se dérouler entre Bilbao et Séville", conclut celui qui se verrait, par ailleurs, bien animer un jour la cérémonie des "César".