Par Tom Kerkour Journaliste
Ayant grandi à l'heure où YouTube empiète sur le petit écran, Tom Kerkour savoure autant un épisode de "Cauchemar en cuisine" que du Joueur du Grenier. Captivé par le bouleversement des médias à l'ère digitale/numérique, il intègre la rédaction de Puremédias en décembre 2022.
Scarlett Johansson.
Dans une proposition de loi étudiée en juin, les sénateurs ouvrent la porte à une troisième coupure pub pendant les films.

C'est une note de bas de page dans un dossier déjà bouillant. La Commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat pilotée par Laurent Lafont (Union centriste) vient de déposer sa proposition de loi relative à la réforme de l'audiovisuel public et à la souveraineté audiovisuelle. La mesure principale, réunir les forces de l'audiovisuel public (France Télévisions, France Médias Monde, Radio France) au sein d'une holding commune.

Mais un sujet connexe s'est glissé dans le texte. "La commission a également autorisé une troisième coupure de publicités dans les films de plus de deux heures ainsi que la possibilité d'insérer des messages d'information sur les programmes dans les coupures consacrées à la publicité", peut-on lire dans un document disponible sur le site du Sénat. La proposition de loi sera étudiée pendant la première quinzaine de juin.

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Les chaînes ravies

Qu'est-ce que cette loi pourrait changer pour les téléspectateurs ? Pour les films de moins de deux heures, rien. Mais la tendance semble démontrer que les films de moins de deux heures sont davantage l'exception que la règle. C'est donc l'autre cas de figure qu'il faut étudier. Dès qu'un film diffusé sur M6 ou TF1 dépassera les 120 minutes, la chaîne pourra le découper en 4 parties séparées de 6 minutes de pub (maximum).

Plus les années passent, plus les coupures pubs se multiplient, à l'origine, les chaînes ne pouvait proposer deux coupures pubs que si le film dépassait 2h30. Puis, avec la loi du 5 mars 2009, encore en vigueur aujourd'hui, la deuxième coupure est désormais possible dès une heure de fiction.

La possibilité pour les chaînes de pouvoir diffuser encore plus de publicité est une aubaine. Dès avril 2018, TF1 demandait à obtenir cette rallonge. Jean-Michel Counillon, secrétaire général du groupe TF1, disait que cette troisième page publicitaire dans les films pouvait créer "une manne publicitaire qui viendr(ait) innerver le système". Une opportunité encore plus importante pour les diffuseurs maintenant que le marché de la publicité TV se crispe.