Il faut courir pour le voir. Parmi la soixantaine de films et séries qui quittent Netflix en ce mois de février, l'un d'entre eux est un incontournable. Réalisé par Robert Zemeckis en 1994 et porté par Tom Hanks, le long-métrage a remporté six Oscars, dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, et du meilleur acteur. Il s'agit bien-sûr de "Forrest Gump ", qui quitte la plateforme le 14 février. Comédie dramatique adaptée du roman éponyme écrit par Winston Groom et paru en 1986, le film raconte l'incroyable vie de Forrest Gump, un homme "simple d'esprit" au grand coeur, qui se retrouve un peu malgré lui impliqué dans les événements qui marquent l'histoire des États-Unis, des années 1940 aux années 1980-90.
"Cours Forest, cours !"
Méprisé pour ses capacités intellectuelles limitées, Forrest Gump est un héros à contre-temps. Dénué d'a prioris, naïf mais courageux et débrouillard, il se donne à 100% dans tout ce qu'il fait, et est une source d'inspiration pour toutes les personnes qu'il croise son chemin. De son enfance compliquée en Alabama, où il rencontre Elvis avant qu'il ne soit célèbre, en passant par l'armée américaine lors de la guerre du Vietnam, ou encore la pêche à la crevette, il saute d'activité en activité, de passion en passion, sans jamais une bonne histoire à raconter. Mais c'est surtout pour ses capacités athlétiques qu'il sera connu : coureur hors pair, ses jambes l'emmènent jusqu'à la Maison-Blanche. C'est d'ailleurs cette particularité qui va donner la phrase devenue culte : "Cours Forest, cours !"
À l'époque de sa sortie, le film fait un carton au box-office : au total, "Forrest Gump" a rapporté 678,23 millions de dollars dans le monde, dont 330,46 millions de dollars rien que sur le territoire américain. Et tout ça pour un budget de 55 millions de dollars. En France, le long-métrage avait attiré 4 millions de spectateurs dans les salles obscures, où il était resté à l'affiche pendant pas moins de 35 semaines. Pourtant, la critique n'avait pas été tendre avec le film, dont les effets spéciaux pour incruster Tom Hanks dans des véritables images d'archives semblaient avoir été plus marquants que l'histoire bouleversante ou encore la performance hors-normes de l'acteur.
"Drôle de film. Sans doute le plus achevé depuis longtemps (...) sur le plan de la technique et de la roublardise du scénario", écrivait "Les Échos". "Il y a de tout dans 'Forrest Gump' : de la bluette romantique au festival d'effets spéciaux (...), en passant par une révision iconoclaste de l'histoire des Etats-Unis" pouvait-t-on lire dans "Télérama". "Fable dont le prince est un benêt, le nouveau grand succès du cinéma hollywoodien tente laborieusement de faire prendre la sottise pour la sagesse la plus profonde" étrillait encore "Le Monde". Raté. Comme disait la mère de Forrest Gump "la vie c'est comme une boîte de chocolats on sait jamais sur quoi on va tomber".