Par Ludovic Galtier Lloret Journaliste
Né en Isère entre le tirage de la première boule noire de l'histoire de "Motus" - "Oh-ohohohoh" - et la première visite de candidats à "Fort Boyard", Ludovic Galtier est journaliste à Puremédias depuis octobre 2021. Il est passionné par la politique, l'économie des médias et leur stratégie de programmation.
Bertrand Chameroy moque l'échec de la fusion entre TF1 et M6 © Iannis Giakoumopoulos
Rodolphe Belmer, PDG du groupe TF1, a annoncé le lancement, le 8 janvier 2024, de TF1+, sa nouvelle plateforme de streaming gratuite. Qu'est-ce que cela signifie ? puremedias.com fait le point.

Un nouveau né dans l'écosystème médiatique. Le groupe TF1 a officialisé, par la voix de son président-directeur général, Rodolphe Belmer, le lancement, le lundi 8 janvier 2024, de TF1+, sa plateforme entièrement gratuite de streaming. Après le développement des revenus publicitaires sur la télévision linéaire et la consolidation du leadership de TF1 sur l'ensemble du public, "c'est (le) troisième axe" de transformation de la filiale du groupe Bouygues, acte Rodolphe Belmer dans "Le Figaro" de ce dimanche 12 novembre. puremedias.com fait le point.

Qu'est-ce que TF1+ ?

Le PDG de TF1 pose le cadre. "TF1+ sera une destination phare d'information et de divertissement pour les foyers français grâce à ses programmes familiaux et premium". Voilà pour la définition générique. En clair, poursuit Rodolphe Belmer, "notre application offrira plus de 15.000 heures de programmes à chaque instant. On y trouvera les saisons antérieures de nos séries et émissions comme 'Koh-Lanta' ou 'The Voice', mais aussi des programmes exclusifs. Nous proposerons 200 films familiaux et 200 séries", détaille-t-il s'agissant des contenus de divertissement.

Quelle offre d'information avec TF1+ ?

En plus de TF1 info, sur le numérique, et du "13 Heures", du "20 Heures" et désormais de la matinale de Bruce Toussaint sur le linéaire, Rodolphe Belmer annonce le déploiement d'une offre supplémentaire d'information sur TF1+. "TF1+ intégrera la première offre d'information à la demande, Top Info. Les informations du jour seront approfondies avec des formats de 3 à 6 minutes réalisés par notre rédaction", précise-t-il.

De nouveaux outils seront aussi généralisés. Par exemple, "notre application inclura Top Chrono, une fonctionnalité capable de générer des résumés sur mesure. Elle pourra synthétiser un match de l'équipe de France en fonction de la durée choisie par le spectateur", explique Rodolphe Belmer. Cette trouvaille avait été testée durant la Coupe du monde de rugby 2023 qui vient de s'achever.

Quelles différences avec MyTF1 ?

À la différence de MyTF1, qui "ne laisse que sept jours pour rattraper les programmes diffusés à l'antenne", TF1+ "repousse cette limite à trente jours minimum et jusqu'à quarante-huit mois", garantit Rodolphe Belmer.

Si "TF1+ a vocation à se substituer à MyTF1", cette dernière ne disparaîtra pas dans l'immédiat. "Nous allons conserver cette offre de télévision de rattrapage pour les opérateurs qui ne reprendraient pas TF1+ pour le moment. Nous n'allons pas les forcer à embrasser notre stratégie, même si nous pensons que ce serait très bénéfique pour leurs consommateurs et pour eux sur le plan financier", répond Rodolphe Belmer.

Comment TF1+ sera-t-elle accessible ?

En effet, TF1+ ne sera, dans un premier temps au moins, pas accessible par tous. Elle "sera distribuée sur les box Orange, ainsi que SFR, Bouygues Telecom (l'opérateur Free, par exemple, n'a pas été cité, ndlr) et sur la majorité des télévisions connectées" de Google, Samsung, LG, HiSense, Philips et Amazon Fire TV.

Pourquoi TF1 lance TF1+ ?

Opportuniste, le groupe TF1 veut compter dans la consommation de programmes à la demande et conquérir le marché de la publicité digitale vidéo. "L'attention du téléspectateur sur sa télévision est bien supérieure à celle sur son smartphone, et Netflix comme Disney l'ont bien pressenti en lançant des offres avec publicité", a relevé Rodolphe Belmer.

Jusqu'ici, "notre part de marché (sur le marché de la publicité digitale vidéo) y est très faible, de l'ordre de 4,5%, car les Français ne regardent que 3 heures de programmes en rattrapage par mois sur MyTF1", révèle-t-il. "Avec TF1+, notre objectif est d'arriver, d'ici à trois ans, à une part de marché à deux chiffres, grâce à des offres commerciales compétitives par rapport à Netflix ou Disney.

Sgnalons enfin que le modèle économique de TF1+ repose sur la formule gratuité et publicité. "Grâce à la personnalisation, les tarifs publicitaires sur TF1+ seront trois fois supérieurs à celui de la publicité sur le linéaire", se frotte les mains Rodolphe Belmer, qui mise sur le programme d'économies de 40 millions d'euros pour financer son développement. Une offre mensuelle payante sera proposée à ceux qui désirent bénéficier de tous les contenus sans pub.

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