Par Bruna Fernandez Journaliste
Née à l’époque des “Inconnus”, Bruna grandit entre le Brésil et la France. Enfant, elle enrichit son imaginaire devant le grand et le petit écran. Devenue journaliste, elle passe derrière la caméra et travaille pour plusieurs émissions. Un petit monde qu’elle se plaît à décortiquer pour puremedias.
Eden Golan, représentante d'Israël pour l'Eurovision 2024
Face aux appels à boycott, les organisateurs de la compétition musicale ont écarté l'idée d'exclure le pays. Cependant, la délégation de l'État hébreu devrait devoir changer le titre choisi pour les représenter.

Israël participera bien à l'Eurovision 2024 à Malmö, en Suède, le 11 mai prochain. L'Union européenne de radio-télévision (UER), qui organise le concours chaque année, a écarté ce jeudi 15 février l'idée d'exclure le pays de la compétition. Plusieurs pays avaient demandé d'interdire l'État hébreu d'y participer, alors que la guerre à Gaza se poursuit, en réaction à l'attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier. Des fans soutenant la cause palestinienne s'étaient appuyés sur l'exclusion de la Russie en 2022, suite à l'invasion de l'Ukraine par les forces de Vladimir Poutine. L'UER, qui regroupe les diffuseurs de la compétition, avait alors interdit le pays de participer à l'évènement "sur la base des règles du concours et des valeurs" de l'organisation.

"Les comparaisons entre les guerres et les conflits sont complexes"

Mais selon eux, la situation n'est pas aussi claire cette fois-ci. "Les comparaisons entre les guerres et les conflits sont complexes et difficiles et, en tant qu'organisme de média apolitique, il ne nous appartient pas de les établir", a déclaré Noël Curran, le directeur général de l'UER. "Nos organes directeurs (...) ont convenu que le diffuseur public israélien Kan satisfaisait à toutes les règles du concours pour cette année".

"Le Concours Eurovision de la chanson est un événement musical apolitique et une compétition entre les radiodiffuseurs de service public membres de l'UER. Il ne s'agit pas d'un concours entre gouvernements", souligne-t-il. "Dans le cas de la Russie, les radiodiffuseurs russes avaient été suspendus de l'UER en raison de leurs manquements persistants à leurs obligations de membre et pour avoir violé les valeurs du service public" a-t-il ajouté.

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Les prises de position au sujet de la participation d'Israël au concours se sont multipliées ces derniers mois. En décembre dernier, les artistes islandais de la société des auteurs-compositeurs avait appelé au boycott de la compétition en demandant à la télévision nationale RÚV de ne pas participer au concours sauf dans le cas de l'exclusion d'Israël. En Finlande, 1.400 artistes finlandais ont signé une pétition avec les mêmes demandes. De son côté, le candidat britannique et ex-star du groupe "Years and Years" Olly Alexander avait créé la polémique après avoir signé une tribune accusant Israël d'apartheid et de génocide. Au Luxembourg, lors de la sélection de la candidate Tali, qui a grandi entre Israël, l'Amérique du Sud et le Luxembourg, a dédié sa victoire à son frère, qui combat dans l'armée israélienne.

Une chanson au message politique ?

Difficile donc pour le concours de se montrer véritablement "apolitique" dans ce contexte. Dernier problème en date, le titre choisi pour représenter l''État hébreu, Selon un article du site israélien "Ynet" repéré par "20 minutes" , la chanson, interprétée par Eden Golan, aurait été rejetée par l'UER en raison de ses paroles. L'institution a demandé à "vérifier qu'elle ne contenait pas de message politique". En 2021, la Biélorussie avait de son côté été exclue du concours, car le texte de la chanson du groupe Galasy ZMesta avait été jugé trop politique et donc non conforme au règlement.

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