C'est la polémique politique de la rentrée. Il y a quelques semaines, après un tweet jugé antisémite visant l'essayiste Rachel Khan, Médine a fait l'objet de nombreux débats concernant sa participation aux universités d'été d'Europe Ecologie - Les Verts, qui débutent ce jeudi au Havre, sa ville. Plusieurs personnalités politiques ont alors annoncé qu'ils annulaient leur venue comme les maires écologistes de Bordeaux et Strasbourg, Pierre Hurmic et Jeanne Barseghian. Le maire du Havre, Edouard Philippe, qui devait s'y rendre pour accueillir l'événement et adresser quelques mots aux participants, a préféré annuler son intervention.
"Il y a un emballement pas possible"
A un jour du lancement de cet événement, ce mercredi 23 août, Médine accepte de prendre la parole dans deux médias, "Paris-Normandie" et "Le Parisien", pour s'exprimer pour la première fois depuis le début de la polémique. "Cela fait trois semaines que ça dure. C'est compliqué pour ma famille. Le traitement médiatique est démesuré, il y a un emballement pas possible... Alors que je fais partie d'une cinquantaine d'invités", commence-t-il au quotidien francilien. Et d'ajouter : "À la base, on m'invite dans ma ville pour parler de mes textes, ce qui est flatteur, car cela montre que ce que j'écris dépasse la sphère du rap. Et au final, on parle de tout sauf des vrais problèmes, de l'urgence climatique, de la montée de l'extrême droite, de ses idées...".
Au sujet du tweet polémique, il reconnait "une erreur" : "C'est un tweet maladroit, car je n'avais pas en tête l'histoire de sa famille. Depuis trois semaines, on m'invective sur les réseaux et j'ai flanché". "Je me suis aussitôt excusé envers elle et les familles de déportés. L'antisémitisme est un poison, je le combats depuis longtemps (...) Mais la séquence a été récupérée pour me disqualifier et atteindre les Verts et LFI. Certains députés veulent me disqualifier, comme on veut disqualifier d'autres minorités, les homosexuels, les juifs, les Roms, les racisés, les jeunes de banlieue, les militants écologistes qu'on criminalise...".
"On a cherché le buzz"
Si le rappeur havrais a reçu le soutien des cadres de la France insoumise, qui maintiennent sa participation à leurs universités d'été, plusieurs visages des Verts se sont désolidarisés de l'artiste. Invitée de la matinale de Franceinfo, Marie Toussaint, députée européenne d'EE-LV, a estimé ce matin que son parti a "fait une erreur" : "Le problème n'est pas Médine, c'est nous. On a cherché le buzz, on l'a eu de la pire des manières possibles. On ne badine pas avec l'antisémitisme". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.