Par Ludovic Galtier Lloret Journaliste
Né en Isère entre le tirage de la première boule noire de l'histoire de "Motus" - "Oh-ohohohoh" - et la première visite de candidats à "Fort Boyard", Ludovic Galtier est journaliste à Puremédias depuis octobre 2021. Il est passionné par la politique, l'économie des médias et leur stratégie de programmation.
Bande-annonce du '19/20 national' de France 3 présenté par Carole Gaessler © Delphine GHOSAROSSIAN
Les syndicats de France Télévisions appellent à la grève jusqu'au 6 juillet.

Un an après la présentation du projet, "Tempo" s'accélère. Dès le 4 septembre 2023, exit les "12/13" et "19/20" national de France 3 à 19h30. Émilie Tran Nguyen, Carole Gaessler et Catherine Matausch, qui incarnaient ces éditions cette saison encore, céderont leur place à 24 éditions régionales, qui incluront des sujets d'actualité nationale et internationale. L'objectif, dixit la direction n'est pas économique mais consiste à "renforcer (les) offres d'information de France Télévisions, les différencier (l'antenne nationale serait la chasse gardée de France 2, ndlr) et les ancrer dans le quotidien des Français".

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Les CSE déboutés par le tribunal judiciaire de Paris

Depuis plusieurs mois, ce projet a pris une tournure judiciaire. Plusieurs CSE (comité social et économique) de France Télévisions ont saisi la justice pour contester la façon dont la direction du groupe public a mené la procédure d'information-consultation sur le projet. Selon eux, est-il écrit dans le jugement que puremedias.com s'est procuré, "France Télévisions n'a pas fourni aux instances les informations nécessaires à l'accomplissement de leur mission" et par conséquent, les CSE "se heurtent à des difficultés particulières d'accès aux informations nécessaires à la formulation de leur avis motivé sur le projet soumis à consultation".

Inquiets notamment de "la mise en place d'une 'stratégie éditoriale commune'" à Franceinfo (radio, télévision, numérique) et du "rapprochement" de France 3 avec la radio France Bleu, les CSE en appelaient ainsi à la justice pour obtenir de la direction des informations sur ces sujets et ainsi reporter la mise en oeuvre de Tempo. Ils ont finalement été déboutés, ce mardi 4 juillet, par le tribunal judiciaire de Paris.

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"Si ce n'est pas par la justice, c'est par la lutte que nous aurons gain de cause contre Tempo", a fait valoir la CGT lors du CSE central de France Télévisions, qui a lui aussi eu lieu mardi, relate l'AFP. Sur Twitter, Serge Cimino, représentant au SNJ de France Télévisions, a regretté "une manche perdue" ce mardi 4 juillet 2023.

"Notre recours contre le projet Tempo n'a pas été jugé favorablement par le tribunal judiciaire de Paris. Mais la grève pour le retrait de Tempo continue ! Nous ne pouvons laisser Delphine Ernotte agir contre l'avenir des salariés", s'est-il exclamé. "Ce qui me déçoit ce n'est pas une défaite judiciaire, mais bien que ce projet reste un mauvais projet ! La procédure est jugée valable, mais cela ne dit rien du bien fondé de ce projet ! Nous nous savons qu'il est mauvais ! Pour l'info, pour le public, pour les salariés".

Une grève en cours jusqu'au jeudi 6 juillet 2023

Cette réorganisation de l'offre de l'information de France 3, contestée par une majorité de syndicats du siège de France Télévisions (CGT, CFDT, FO, SNJ, CGC, Sud et Unsa), est, en effet – depuis ce mardi 4 juillet et jusqu'au jeudi 6 juillet – le motif d'une grève, qui n'a jusqu'ici pas eu de conséquences sur l'organisation de l'antenne sur le plan national. Selon l'intersyndicale, de nombreux journaux régionaux de midi et du soir n'ont pas été diffusés, dont ceux de Lyon, Marseille, Bordeaux ou Toulouse. Selon la direction, le taux global de grévistes sur la journée s'établissait hier à 6,41%.

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