"Les Marseillais c'est des pédés, des fils de pute, des enculés". À défaut d'unanimement les condamner, les chroniqueurs de "Touche pas à mon poste !" sur C8 se sont interrogés sur l'intérêt ou non de sanctionner les auteurs de chants homophobes, entonnés dans les tribunes du Parc des princes ce dimanche 24 septembre 2023, soir du Classico PSG-OM. Le caractère homophobe de ces chants scandés de longues minutes par les supporters du Paris Saint-Germain (PSG) a été, au contraire, minimisé par Danielle Moreau et... Jacques Cardoze.
Pour l'ancien présentateur de "Complément d'enquête" sur France 2, passé récemment par la direction de la communication de l'Olympique de Marseille, ces insultes homophobes – utilisées à des fins d'humiliation de l'adversaire – sont de l'ordre de l''exutoire'. Un commentaire dans la lignée du discours versé le matin même par Pascal Praud dans "L'heure des pros" sur CNews.
A LIRE AUSSI : "Émission de merde" : Un tiktokeur piège Cyril Hanouna en direct dans "TPMP"
"Ici, tous les soirs, on s'émeut du harcèlement scolaire subi par des mômes qui se suicident parce qu'on les traite de 'sale pédé'"
"C'est un moment où l'on oublie ces frustrations de la semaine. C'est un moment où l'on se retrouve entre copains et où il y a ce sentiment d'enracinement, ce sentiment de vouloir défendre son club et à mon avis, tous les chants n'ont absolument aucun rapport avec la haine de qui que ce soit (...) C'est une fête populaire et c'est tout (...) mais il ne faut pas voir le mal partout", a-t-il affirmé avant d'être contredit point par point par Géraldine Maillet.
"Jacques, je suis consternée par ce que tu viens de dire", a rétorqué la chroniqueuse. "'Les Marseillais, c'est des pédés', ce n'est pas homophobe pour toi ? Imagine que l'on ait dit par exemple 'Les Marseillais, c'est des bougnouls, les Marseillais, c'est des nègres' ou 'Les Marseillais, c'est des youpins'. Ça passe crème parce que ça fait partie du folklore du foot ?", a-t-elle fait mine de s'interroger. "Pourquoi tu fais une hiérarchie, je ne comprends pas...", a-t-elle réagi, scandalisée.
"Ici, tous les soirs, on s'émeut du harcèlement scolaire avec des mômes qui se suicident parce qu'on les traite justement de 'sale pédé' (une référence au suicide en janvier 2023 de Lucas, jeune collégien de 13 ans victime de harcèlement scolaire en raison de son homosexualité dans un établissement de Golbey, dans les Vosges, ndlr). Alors, nous, on pleure, on dit 'Ah, c'est horrible' et nous, on amène nos mômes dans les stades, on les entend chanter 'Les Marseillais, c'est des pédés' et là, ça passe crème. Excuse-moi, c'est consternant !". "L'homophobie (comme le racisme, ndlr) est un délit, ce n'est pas une opinion", a-t-elle achevé son implacable démonstration. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
"Putain, il y a encore des mecs comme ça en 2023"
Géraldine Maillet a reçu un appui de poids. Sur les réseaux sociaux, Matthieu Delormeau, qui a pris ses distances avec "Touche pas à mon poste !" la saison dernière, s'est indigné du discours de Jacques Cardoze dans un message posté sur X. "Je tombe sur 'TPMP' et je vois un mec aux cheveux gris qui dit 'Les chants homophobes, ce n'est pas très grave. Ce sont aux parents d'éduquer les enfants'. Il ajoute 'Sales nègres, ça cela aurait été inadmissible'. Pauvre con inculte!", a-t-il enragé.
Avant de rappeler comme Géraldine Maillet avant lui que "l'homophobie est un délit et qu'à cause de mec comme (Jacques Cardoze, ndlr), certains pensent que l'homophobie est un débat ! Putain, il y a encore des mecs comme ça en 2023 ! #pauvrecon", a-t-il laissé éclater sa colère.
Sur "Service-public.fr", il est rappelé que la loi punit d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende les injures ou diffamations publiques à caractère homophobe.