Par Léonie Dutrievoz Journaliste
Petite, elle s'installait devant "C'est pas sorcier" avec sa grand-mère, "La Nouvelle Star" avec ses parents et en cachette "Secret Story" avec ses copines. Journaliste passionnée par les sujets culture et société, ses vendredis soir sont surtout rythmés par "Danse avec les stars" ou "Drag Race France".
Alors que les polémiques continuaient d'enfler autour de la sortie du prochain film de Jacques Doillon, "CE2", la production a décidé de reporter sa sortie en salle. Le cinéaste est accusé de viol par Judith Godrèche.

Le message de Nora Hamzawi a été entendu. Alors que la sortie du nouveau film de Jacques Doillon, "CE2", avait été maintenue au 27 mars prochain, ce mardi, les producteurs ont décidé de faire marche arrière. Depuis plusieurs jours, acteurs, actrices et exploitants ont signalé leur réticence concernant le long-métrage après les accusations de viol sur mineur envers le cinéaste de 79 ans par Judith Godrèche.

"Nous nous sommes trompés"

Dans les colonnes du "Film Français", Bruno Pésery, le producteur d'Arena Films, explique : "Lorsque nous avions décidé de maintenir cette date, nous espérions que la part soit faite entre les faits reprochés à Jacques Doillon, qui remontent à quarante ans, et un film qui est le fruit du travail d'une équipe, dont une grande partie n'était pas née il y a quarante ans".

Le producteur avoue avoir fait une erreur et préfère alors reporter la sortie de "CE2" à une date qui n'a pas encore été annoncée : "Nous nous sommes trompés. Il ne nous semble aujourd'hui ni possible ni souhaitable de maintenir cette date de sortie".

"Un mépris de la parole des femmes"

Si cette décision a été prise, c'est aussi parce que l'une des actrices principales, Nora Hamzawi, a défendu Judith Godrèche sur les réseaux sociaux, en expliquant que la décision de maintenir la sortie du film "constitue un mépris de la parole des femmes". L'humoriste a notamment reçu le soutien d'Alexis Manenti, qui a fait savoir à son tour qu'il ne comptait pas prendre part à la promotion de "CE2", "au vu de la gravité des accusations portées à son encontre". Face aux nombreuses polémiques, certains exploitants ont eux aussi fait part de leurs réticences par rapport au film.

Alors que la décision vient d'être annoncée, Bruno Pésery rappel au "Film Français" que c'est au tour de la justice de faire son travail désormais : "À aucun moment, il ne s'agit de se détourner ou de minimiser les accusations portées contre Jacques Doillon, mais il est très important que l'on revienne rapidement aux principes du droit, car seule l'institution judiciaire offre des garanties aux des parties. On ne peut pas traiter une personne qui fait l'objet d'une plainte ou d'une mise en examen, comme un condamné".

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Alors que Judith Godrèche a aussi porté plainte contre Benoît Jacquot, la sortie de son prochain long-métrage pourrait aussi être en péril.