Par Ludovic Galtier Lloret Journaliste
Né en Isère entre le tirage de la première boule noire de l'histoire de "Motus" - "Oh-ohohohoh" - et la première visite de candidats à "Fort Boyard", Ludovic Galtier est journaliste à Puremédias depuis octobre 2021. Il est passionné par la politique, l'économie des médias et leur stratégie de programmation.

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Les deux journalistes succèderont dès le 1er octobre 2023 à Stéphane Alliès et Carine Fouteau, qui assuraient cette fonction depuis mars 2018.

Du changement à la direction de "Mediapart". À compter du dimanche 1er octobre 2023, Lénaïg Bredoux et Valentine Oberti occuperont les fonctions de co-directrices éditoriales du média d'investigation en ligne, a annoncé Edwy Plenel, le co-fondateur et président de "Mediapart" ce jeudi 29 juin.

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Valentine Oberti "symbolise notre ouverture à l'audiovisuel"

"Complémentaires, les cheminements professionnels de Lénaïg Bredoux (passée par "L'Humanité" et l'AFP, ndlr) et de Valentine Oberti témoignent de l'extension du champ éditorial de 'Mediapart' ces dernières années", a poursuivi le co-fondateur de "Mediapart" dans un billet de blog.

"La première incarne notre investissement dans le traitement des violences sexistes et sexuelles, les 'VSS', dont le dévoilement accompagne la révolution féministe #MeToo (elle a notamment révélé l'affaire Denis Baupin, ndlr). La seconde symbolise notre ouverture à l'audiovisuel avec la professionnalisation de nos émissions vidéo et la production de documentaires".

Co-responsable du pôle vidéo de "Mediapart", Valentine Oberti, ancien visage de Premières lignes, la société de production de "Cash Investigation", mais aussi du "Supplément" sur Canal+ et de "Quotidien" sur TMC, incarne en effet l'émission "À l'air libre". La journaliste a quitté l'émission de Yann Barthès fin 2019 "sur une question d'indépendance journalistique dont elle a témoigné dans notre film 'Media Crash'", a rappelé Edwy Plenel.

"Mediapart", troisième quotidien national généraliste français

"Comme le prévoient nos statuts, leur nomination, proposée par le directeur, a été soumise au vote de la rédaction qui l'a approuvée à 88,5%", a précisé Edwy Plenel sur Twitter. Avant de détailler dans son billet : "Avec un taux de participation de 91%, le 'oui' a recueilli 88,5 % des suffrages, le 'non' 3,8% et le vote blanc 7,7%".

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Lénaïg Bredoux et Valentine Oberti succèderont à Carine Fouteau et Stéphane Alliès, qui assuraient cette mission depuis le 5 mars 2018. "Le pouvoir, ça doit tourner. Immense fierté d'avoir co-dirigé 5 ans durant avec Carine Fouteau la formidable rédac de 'Mediapart', et d'avoir contribué à la structurer/renouveler/diversifier. Immense bonheur de bientôt passer le flambeau aux queens Lenaïg Bredoux et Valentine Oberti", s'est ainsi réjoui Stéphane Alliès sur Twitter.

"Sous leur codirection, 'Mediapart' est devenu, avec aujourd'hui environ 220 000 abonné·es numériques, le troisième quotidien national généraliste français, derrière 'Le Monde' et 'Le Figaro', soit une croissance de 47% en cinq ans. Dans le même temps, les effectifs de la rédaction ont augmenté d'un tiers (140 salarié·es en CDI, dont la moitié de journalistes, ndlr)", les a félicités Edwy Plenel.

Stéphane Alliès, amené à superviser prochainement les procédures d'édition de "Mediapart", et Carine Fouteau avaient eux-mêmes succédé à François Bonnet, cofondateur de Mediapart, qui a assumé cette fonction seul entre 2008, année de lancement du média d'investigation, et 2018.

Edwy Plenel préparera sa succession cet automne

Edwy Plenel a, enfin, évoqué son sort personnel. Cet automne, a-t-il indiqué, en conclusion, "j'organiserai avec Carine Fouteau, en concertation avec Fabrice Arfi et Cécile Sourd, qui sont tous trois membres de notre conseil d'administration, ma succession aux postes de président de la société et de directeur de la publication – dont nos statuts stipulent qu'ils se cumulent et que leur titulaire doit être un journaliste", explique-t-il.

"Dernier cofondateur encore présent dans l'entreprise, je veillerai à ce que la solution retenue ait la force de l'évidence avant qu'intervienne, en 2024, le vote du conseil d'administration où siègent un administrateur représentant les salarié·es ainsi que des administrateurs indépendants désignés par la Société pour la protection de l'indépendance de Mediapart (SPIM)".