Par Bruna Fernandez Journaliste
Née à l’époque des “Inconnus”, Bruna grandit entre le Brésil et la France. Enfant, elle enrichit son imaginaire devant le grand et le petit écran. Devenue journaliste, elle passe derrière la caméra et travaille pour plusieurs émissions. Un petit monde qu’elle se plaît à décortiquer pour puremedias.
Comment sont mesurées les audiences télé ? © TF1
Dans un entretien accordé à la journaliste et publié dans "Paris Match", le ministre de l'Intérieur a donné son point du vue sur la décision de l'autorité juridique, qui a sommé l'Arcom à réexaminer la gestion du pluralisme par CNews.

Un pour tous, et tous pour un. Mardi 13 février, le Conseil d'État a donné l'ordre à l'Arcom, le "gendarme" des médias, de mieux de renforcer son contrôle sur CNews, "en matière de pluralisme et d'indépendance de l'information". À l'origine de cette demande, un recours de l'ONG Reporters sans frontières, qui accuse la chaîne en continu conservatrice de contourner ces principes et de manquer de diversité de points de vue via ses invités et experts. Dans les médias du groupe de Vincent Bolloré, les têtes d'affiches sont vite montées au créneau, utilisant leur temps d'antenne pour défendre le canal 16 contre ce qu'ils estiment être une "atteinte à la liberté d'expression". C'est le cas de Laurence Ferrari, journaliste star des médias du groupe, qui a profité d'un entretien avec Gérald Darmanin pour "Paris Match" afin d'évoquer cette question.

"Si on est pas content, on change de chaîne"

"La décision du Conseil d'Etat qui demande à l'Arcom de mieux réguler CNews représente-t-elle une forme de censure, une police de la pensée ?" peut-on lire dans cette interview du ministre de l'Intérieur, qui pose en couverture du magazine accompagné par ses enfants. "Par nature, je ne commente pas les décisions de justice" répond-t-il, avant de tout de même y aller de son commentaire. "De mon point de vue de citoyen, je pense qu'il n'est jamais bon que l'État ou qu'une puissance publique, quelle qu'elle soit, dise ce qu'il faut entendre à la télévision, à la radio ou lire dans un journal. La pluralité des expressions, des opinions fait que si l'on n'est pas content de ce qui se passe à la télé, on change de chaîne" poursuit-il. "Et personne ne peut imposer ce que Philippe Muray appela 'L'empire du bien'. Les Français sont de grandes personnes, qui font leur choix eux-mêmes sans avoir besoin de tuteurs de morale", conclut-il sur la question.

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L'Arcom dispose d'un délai de six mois pour surveiller la pluralité des opinions et et positionnements défendus sur les plateaux de télé par les chroniqueurs, animateurs et invités, sur CNews comme sur les autres chaînes. Un chantier complexe à mettre en place. L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (anciennement appelée CSA) a notamment pour mission de veiller à l'application de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté d'expression. Une loi qui impose justement aux chaînes de télévision d'assurer l'honnêteté, le pluralisme et l'indépendance de l'information.