Par Tom Kerkour Journaliste
Ayant grandi à l'heure où YouTube empiète sur le petit écran, Tom Kerkour savoure autant un épisode de "Cauchemar en cuisine" que du Joueur du Grenier. Captivé par le bouleversement des médias à l'ère digitale/numérique, il intègre la rédaction de Puremédias en décembre 2022.
Xavier Niel sommé de quitter les locaux de 'La Provence' © Abaca
Les journalistes ont profité d'une clause leur permettant de quitter la rédaction avec des indémnités à l'occasion du changement d'actionnaire.

Les équipes de "La Provence" vont connaître une bonne dose de changement. Comme l'a révélé ce vendredi 9 juin "La lettre A", 70 journalistes du groupe ont décidé de faire jouer leur clause de cession. Ce mécanisme permet aux journalistes de quitter leur rédaction avec une indemnité - plus ou moins importante en fonction de l'ancienneté - à l'occasion d'un changement d'actionnaire.

Au terme d'une bataille de longue haleine, c'est l'armateur CMA CGM qui a mis la main sur le groupe de presse. Il était en concurrence avec Xavier Niel pour récupérer les parts détenues par Bernard Tapie. La CMA CGM a finalement acquis la totalité du capital, y compris les parts du patron de Free.

Un tiers de la rédaction en moins

Alors que seulement une trentaine de départs étaient attendus, c'est finalement une hémorragie plus importante que prévue qui concerne les titres. A "La Provence, 62 journalistes, un tiers de la rédaction, ont décidé de tourner la page. Ils avaient jusqu'au 1er juin dernier pour se manifester. Pour l'heure, seulement 25 journalistes auraient déjà quitté l'entreprise, les autres n'ont pas encore rangé leurs bureaux.

Dans l'autre titre du groupe, "Corse Matin", 8 journalistes sur 60 ont décidé de quitter la rédaction. Selon la lettre professionnelle, la CMA CGM s'était engagée à remplacer la totalité des journalistes "clausistes" des deux quotidiens.

Détenue par le milliardaire Rodolphe Saadé, l'entreprise est très ancrée dans la zone géographique couverte par "La Provence" et "Corse Matin". Des intérêts entremêlés qui ont pu déplaire à une partie des équipes rédactionnelles, sans oublier les changements à la direction éditoriale. Il s'agirait également d'une forme de lassitude des équipes.