Par Maxime Fettweis Journaliste
Né en Belgique en septembre 1995, Maxime Fettweis a grandi avec l'arrivée de la "Star Academy", de "Koh-Lanta" ou encore de "Secret Story" sur le petit écran. Devenu journaliste, il se passionne de ce que disent les succès télévisuels de notre société et comment ils sont conçus en coulisse. Il a rejoint Puremédias en juin 2023.
Bande annonce de 'Un métier sérieux' (2023) réalisé par Thomas Lilti avec Vincent Lacoste, Adèle Exarchopoulos et François Cluzet © JACOVIDES-MOREAU / BESTIMAGE
L'actrice de 29 ans regrette l'insouciance de ses débuts au cinéma dans une interview à "Telerama".

"Nous sommes sommés de choisir un camp". L'actrice Adèle Exarchopoulos n'est plus en phase avec la manière dont sont traités les événements d'actualité dans les médias. "Mon coeur saigne (...) pour Israël et pour la bande de Gaza. Aujourd'hui, on s'intéresse plus à qui poste ou ne poste pas un tweet qu'aux victimes elles-mêmes", déplore-t-elle dans une interview accordée à Télérama et publiée ce lundi 30 octobre 2023. Elle estime encore que "la nuance n'existe plus".

"Je n'ai pas besoin de prouver publiquement que je suis touchée par les horreurs du monde"

Revenant sur ses débuts au cinéma dans "La vie d'Adèle", la comédienne de 29 ans a rembobiné sur la façon dont elle avait appréhendé la promotion de ce long-métrage, alors âgée de seulement 19 ans. "Après le tournage, je retourne bosser, puis le film sort, c'est la folie, la Palme d'or reçue des mains de Spielberg que j'admire depuis que je suis toute petite. Et je me retrouve au coeur d'une polémique, j'ai 19 ans, on me donne la parole, je dis des bêtises, etc. En un seul film, j'ai tout appris en même temps", évoque-t-elle. Si le torrent médiatique sera à la hauteur de la polémique suscitée par ses propos et ceux de Léa Seydoux, elle confie tout de même éprouver "de la nostalgie pour cette période insouciante où (elle) ne faisait pas attention à ce qu'(elle) disait".

Adèle Exarchopoulos estime qu'au fil du temps, elle se détache d'une quelconque "façade" qu'elle avait auparavant envie de montrer sur les réseaux sociaux. "Je me concentre sur le concret, et mes prières, l'intimité de ma foi". D'autant que les événements survenus depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre sont propices aux réactions à la chaîne. "J'ose espérer que je n'ai pas besoin de prouver publiquement que je suis touchée par les horreurs du monde", pointe-t-elle encore.

"Pourquoi devrait-on juger nos consoeurs ?"

Elle évoque encore l'argent qu'elle gagne en étant égérie de mode. "Cela m'offre une aisance financière qui me permet d'accepter des films à très petits budgets, répond-elle. Je fais partie d'un écosystème et je ne cherche pas à être irréprochable, mais je sais pourquoi je fais ou non les choses, là où je prends de l'argent, là où je refuse d'en prendre, et cela me regarde".

Elle avait notamment déjà déclaré "ne pas avoir honte de gagner de l'argent" concernant sa présence au casting de la saison 3 de "LOL : Qui rit sort !", la télé-réalité humoristique diffusée sur Amazon Prime Video traversée par une polémique sur les salaires exorbitants de ses participants. L'actrice déplore la volonté de certains journalistes de monter les personnalités féminines les unes contre les autres. "Au dernier Festival de Cannes, on ne cessait de m'interroger sur ma participation, rémunérée, à l'émission 'LOL' à laquelle Blanche Gardin, elle, avait refusé de participer, et sur le choix d'Adèle Haenel d'arrêter le cinéma. Pourquoi devrait-on juger nos consoeurs ou être nous-mêmes jugées ?", conclut-elle.