Par Laura Bruneau Journaliste
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Plusieurs syndicats de Radio France ont déposé un préavis de grève. Ils appellent à cesser le travail le 12 mai prochain au nom de la défense de la liberté d'expression.

Après la suspension de Guillaume Meurice de l'antenne de France Inter, dans l'attente d'un entretien en vue d'une éventuelle sanction (pouvant aller jusqu'au licenciement), les syndicats de la Maison Ronde se mobilisent. Six organisations différentes ont déposé un préavis de grève pour la journée du dimanche 12 mai, de minuit à minuit. Ils entendent défendre la liberté d'expression.

Dans un préavis de grève commun, la CGT, la CFDT, FO, le SNJ, SUD et l'UNSA appellent à cesser le travail le 12 mai prochain, jour de programmation du "Grand dimanche soir", émission de Charline Vanhoenacker dans laquelle officiait Guillaume Meurice, jusqu'au 2 mai dernier, date à laquelle l'humoriste annonçait, sur le réseau social X, sa suspension de l'antenne.

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"La fin de la répression de l'insolence et de l'humour"

Si le nom de Guillaume Meurice n'est jamais évoqué dans le préavis de grève des organisations syndicales, cette affaire est néanmoins présente en filigrane. En effet, les syndicats y écrivent que "Radio France mène une politique de casse sociale sur les antennes en bouleversant les grilles et en sacrifiant des émissions emblématiques". Pour rappel, l'émission quotidienne de Charline Vanhoenacker, Guillaume Meurice et Alex Vizorek, "C'est encore nous !", était devenue hebdomadaire à la rentrée 2023, devenant "Le grand dimanche soir". C'est notamment ce pourquoi Alex Vizorek avait quitté la station pour RTL.

Le préavis précise : "En particulier sur France Inter, dont la marque de fabrique est l'insolence et la liberté de ton depuis la fin de l'ORTF, des menaces pèsent sur des émissions populaires et singulières, que seul le service public peut produire". Les syndicats s'interrogent : "Dans quel but ? Pour répondre aux injonctions des puissances publiques, de groupes privés ?"

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Avec cette grève, les organisations syndicales demandent, entre autres, à la direction de Radio France "la fin de la répression de l'insolence et de l'humour" ainsi que "la réaffirmation sans limite de la liberté d'expression sur nos antennes".

Guillaume Meurice a reçu une vague de soutien, de la part de ses collègues du "Grand dimanche soir". La dernière émission en date, celle du dimanche 5 mai, est très longuement revenue sur cette affaire avec notamment la démission en direct de Djamil Le Schlag.

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Charline Vanhoenacker avait d'ailleurs évoqué la grève en ces termes : "Certains d'entre vous se demandent pourquoi on n'est pas en grève. On est des spécialistes de la grève, on les a toutes faites depuis dix ans et on connaît les règles : préavis de cinq jours à Radio France. Vous voudriez pas qu'en plus on se mette hors-la-loi ?"