Par Bruna Fernandez Journaliste
Née à l’époque des “Inconnus”, Bruna grandit entre le Brésil et la France. Enfant, elle enrichit son imaginaire devant le grand et le petit écran. Devenue journaliste, elle passe derrière la caméra et travaille pour plusieurs émissions. Un petit monde qu’elle se plaît à décortiquer pour puremedias.
En marge de son concert à l'Accor Arena ce jeudi, le chanteur a apporté son soutein à l'artiste, attaquée par l'extrême droite et la droite pour sa possible participation à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.

La question va finir par faire le tour des médias. Depuis l'annonce de la possible participation d'Aya Nakamura à la cérémonie d'ouverture des Jeux-Olympiques, plusieurs voix, essentiellement à la droite et l'extrême droite de l'échiquier politique, se sont élevées contre ce choix, qui reste à ce jour pas confirmé. Star de la musique et artiste francophone la plus écoutée au monde, l'autrice-compositrice-interprète ne serait pas, au regard de ses détracteurs, la candidate idéale pour reprendre Édith Piaf. C'est en tout cas ce que souhaiterait Emmanuel Macron , selon un article de l'"Express".

"En quoi elle ne représenterait pas la France?"

Ce jeudi 14 mars, en marge de son concert à l'Accor Arena à Paris, Patrick Bruel a pris la défense de l'artiste, au micro de BFMTV. "En quoi elle ne représenterait pas la France?", a-t-il d'abord lancé, comme une réponse aux propos tenus plus tôt dans la journée par Gérard Larcher. Le président du Sénat s'était joint aux critiques dans "Télématin" face à Thomas Sotto. "Quand je regarde le texte de ces chansons, je trouve qu'on est assez loin de la représentation de notre pays", a-t-il assuré, estimant que les paroles du tube "Dadja" étaient une "ôde à la levrette" (ce qui est formellement faux).

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"Et en quoi par exemple Jessye Norman représentait la France quand elle a chanté la Marseillaise une année pour ouvrir une compétition ?", poursuit Patrick Bruel. En 1989, la chanteuse d'opéra afro-américaine avait en effet chanté l'hymne national sur la place de la Concorde à Paris, vêtue d'un drapeau français, pour les commémorations du bicentenaire de la Révolution française. "Mais enfin de quoi on parle ? Le problème de ce genre de débat, c'est que ça emmène le débat sur un mauvais terrain qu'on n'aimerait pas entendre. Je n'aimerais pas imaginer les raisons pour lesquelles il y a cette polémique. En tout cas, moi je serai ravi de l'entendre chanter Édith Piaf. En plus, elle sortira de sa zone de confort, ce sera un peu différent de ce qu'elle fait. Et je suis sûr qu'elle y prendra beaucoup de plaisir et nous aussi", a-t-il conclu.

Ciblée par Marion Maréchal et Éric Zemmour du parti d'extrême droite Reconquête! ainsi que par une banderole raciste du groupuscule identitaire "Les Natifs", Aya Nakamura a reçu le soutien de plusieurs personnalités, dont la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, qui a estimé que "ces attaques n'ont en aucune façon une place dans notre pays".

La ministre de la Culture Rachida Dati a de son côté fustigé les "prétextes pour s'attaquer à quelqu'un par pur racisme". Plusieurs artistes ont également pris la défense de la chanteuse, dont Thomas Jolly, chargé de la cérémonie d'ouverture des JO, le rappeur Dadju, ou encore la chanteuse Nej'. Benjamin Biolay l'a également défendue, étrillant au passage les chaînes d'info. "Elle est jetée en pâture sur des chaînes de gogoles, des chaînes d'opinion qui ne sont pas des chaînes d'information. Où on débat sur elle, et on invite des racistes plutôt que des musicologues", a-t-il estimé sur RTL ce mercredi.