Par Benjamin Rabier Rédacteur en chef
Addict aux audiences, Benjamin Rabier a choppé le virus de la télévision grâce à la « Star Academy ». Intrigué par l’envers du décor, il a décidé d’en faire son métier. 20 ans plus tard, s’il ne rate (presque) jamais un prime de « The Voice », il peut vibrer devant une compétition sportive, se passionner pour un documentaire ou dévorer une série en un week-end.
Lors d'une interview accordée à puremedias.com, Muriel Robin a tenu à préciser ses critiques envers le cinéma formulées il y a quelques jours sur le plateau de "Quelle époque !".

Une prise de parole entendue. Samedi 16 septembre, Muriel Robin était l'invitée de Léa Salamé dans "Quelle époque !" sur France 2. Au cours de la soirée, l'actrice de 68 ans revenait sur le désamour du cinéma français à son égard. "Je suis la seule actrice au monde à avoir dit son homosexualité... Je connais les acteurs homos français, ils se taisent, sinon on ne leur mettra plus une femme dans les bras. Citez-moi un acteur ou une actrice qui fait une grande carrière, en étant homosexuel... Il n'y en a pas ! (...) Cela veut dire que si on est homosexuel, on n'est pas désirable, on n'est pas pénétrable. Et quand on n'est pas pénétrable dans le cinéma, on ne vaut rien", avait-elle lancé.

Des confidences bouleversantes qui ont provoqué depuis, une vague de réactions dans les médias et l'opinion publique. À ce jour, la vidéo de ses déclarations a touché plus de 23 millions de personnes sur X (ex-Twitter) et ont été visionnées plus de 2,7 millions de fois rien que sur Instagram. En marge d'un entretien accordé à puremedias.com dans le cadre de la diffusion sur TF1 du téléfilm événement "Les yeux grands fermés" le lundi 2 octobre prochain, Muriel Robin a tenu à préciser une partie de ses propos.

"Je m'appuie sur mon histoire pour ouvrir un débat plus général"

"C'était à chaud, comme ça, mais j'aurais dû et je remercie, je félicite la télévision, nous a-t-elle expliqué. Dans 'Jacqueline Sauvage', je suis en couple avec Olivier Marchal, dans "Master Crimes", une série qui va arriver sur TF1, j'ai un amant. Il n'y a pas du tout ce problème-là à la télé. C'est quand même le pompon car on connait tous la guerre des audiences. Si demain, mon téléfilm fait un bide sur TF1, je ferai 3 millions de téléspectateurs. Des chiffres rarement atteints au cinéma. Pourtant, quand la télévision me choisit pour un rôle, les dirigeants passent outre mon homosexualité. On en arrive au mot désir, on emploie peut-être moins ce mot pour la télévision. Je n'ai pas de réponse à cette question. Je ne sais pas pourquoi à la télé, je peux être une femme mariée, une grand-mère et que ça ne gêne personne mais pas au cinéma. Je n'ai pas la réponse. J'aimerais qu'on me dise que d'autres ont réussi, j'aimerais bien discuter dans un discours de vérité avec ces gens-là. C'est un vrai sujet je trouve".

"Evidemment que je ne dis pas aux jeunes de se cacher"

Dans cette interview, Muriel Robin a également tenu à préciser certains messages qu'elle a relayés concernant, notamment, la nouvelle génération d'acteurs et d'actrices homosexuel(lle)s. "Sur France 2, ça manquait un peu de mots. Evidemment que je ne dis pas aux jeunes de se cacher, je leur dis juste 'soyez vous-mêmes' car il est beaucoup question de transparence dans notre époque. Si je le suis, transparente, je leur dis juste "vous allez peut-être vivre la même chose que moi". Il faut juste l'avoir en tête, il y aura eu quelqu'un pour vous prévenir. Ça m'est arrivée, vous êtes la génération juste après moi, est-ce que ça va être différent ? Je ne sais pas. Moi je pense que non. C'est un vrai sujet de société, je m'appuie sur mon histoire pour ouvrir un débat plus général sur l'homosexualité. Il n'y a pas que les acteurs et les actrices, ça reste encore un sujet. Sinon une association comme "Le Refuge" n'existerait pas. Il y a encore des enfants qui sont mis dehors parce qu'ils sont homosexuels. Je suis la aussi pour montrer qu'on peut être homo et passer à la télé et être aimée des gens. Mais je suis toute seule", conclut-elle.

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