Par Florian Guadalupe Journaliste
Passionné de sport, de politique et des nouveaux médias, Florian Guadalupe est journaliste pour Puremédias depuis octobre 2015. Ses goûts pour le petit écran sont très divers, de "Quelle époque" à "L'heure des pros", en passant par "C ce soir", "Koh-Lanta", "L'équipe du soir" et "La France a un incroyable talent".
Les deux frères rappeurs de Toulouse ont répondu hier soir aux questions de Laurent Delahousse en chantant dans "20h30 le dimanche" sur France 2.

Un moment suspendu. Hier soir, dans "20h30 le dimanche" sur France 2, Laurent Delahousse a reçu en plateau les deux frères rappeurs de Toulouse, Bigflo et Oli. C'est d'une manière plus qu'originale que le tandem a répondu aux questions du journaliste, puisque le duo s'est mis à rapper chacune de ses réponses.

"Comment faire la promo de mes Zéniths quand le Maroc vit un séisme ?"

"Votre papa est chanteur. Il vous a inscrit au conservatoire de Toulouse. Comment et pourquoi le rap finalement a pris cette place dans cette histoire ?", a demandé le présentateur. Une musique instrumentale s'est alors lancée. "Pourquoi le rap ?", a réagi Oli. Et de poursuivre en chantant : "Le rap, c'était le seul moment où les autres m'écoutaient. C'est plus simple de dire 'Je t'aime' à travers un couplet. Moi, le petit Toulousain, très timide et pudique, j'ai posé dans mon jardin secret un banc public. Je rentrais du lycée, il y avait mon père devant le JT. Il me disait : 'Les gens sont fous et la société compliquée'".

Et poursuivre tout en rappant : "J'aimerais le rassurer et porter le poids de sa peine ! Lui dire que la génération d'avant disait pareil de la sienne. Mais dis-moi comment faire la promo de mes Zéniths quand le Maroc vit un séisme, quand des familles fuient la famine. J'essaye de rester positif. (...) Je suis né artiste, est-ce de ma faute ? Je me fais des films dans ma tête comme Guillaume (Canet, assis devant lui, ndlr). J'admire mon père comme Charlotte (Gainsbourg, ndlr). Je veux marquer l'époque. C'est ça, l'art. Laurent, en fait, je n'ai pas choisi le rap. C'est le rap qui m'a choisi !".

"Laurent, tu sais, ton JT est souvent amer"

Après ce freestyle électrique, Laurent Delahousse s'est penché vers Bigflo : "Et vous, vous avez quelque chose à nous dire sur cette question ?". "Moi... Pour être honnête... Pour être honnête, j'ai beaucoup hésité à faire ce texte. J'avais peur des articles, des phrases sorties du contexte. De nos jours, être artiste, c'est de plus en plus complexe. Dire ce qu'on a dire, c'est ça le concept. Toutes ces choses qui me consternent, ces sujets qui me concernent. Mais à la base, je suis là pour faire la promo de mes concerts. Je pourrais juste fermer ma gueule et prendre mes sous. Mais l'ancien rappeur que j'étais serait déçu", a enchaîné le grand frère.

"Laurent, tu sais, ton JT est souvent amer. Hier, une balle perdue enlève une fille à sa mère. Mais je pense qu'on peut le faire. Je ne veux pas que des mots tristes. Les deux pieds dans la merde, essayer de rester optimiste. Génération internet, anxiété, génération stress. À nous de bien utiliser le peu de temps qu'il nous reste", a lancé Bigflo en conclusion.

"On a stressé un peu avant"

Laurent Delahousse a été plus qu'impressionné par la performance de ses invités : "Merci pour cette réponse. En tout cas, elle est claire. Je ne m'attendais pas à une réponse si forte et aussi puissante. Il est là le pouvoir du rap. Ils ont à la fois la force des mots et des punchlines. Ils vous envoient ça en direct ce soir". "On a stressé un peu avant. Merci de nous avoir laissé répondre comme ça, en rap. C'est beau", a ajouté Bigflo. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.