Par Maxime Fettweis Journaliste
Né en Belgique en septembre 1995, Maxime Fettweis a grandi avec l'arrivée de la "Star Academy", de "Koh-Lanta" ou encore de "Secret Story" sur le petit écran. Devenu journaliste, il se passionne de ce que disent les succès télévisuels de notre société et comment ils sont conçus en coulisse. Il a rejoint Puremédias en juin 2023.
Déjà sacrée aux Golden Globes, la cinéaste de 45 ans pourrait bien permettre à la France de repartir avec jusqu'à 5 récompenses en mars 2024.

La 96e cérémonie des Oscars sera-t-elle celle de la consécration pour Justine Triet ? Lauréate de la Palme d'or lors du Festival de Cannes 2023 avec "Anatomie d'une chute", la cinéaste de 45 ans et l'équipe de son film pourront compter sur 5 nominations pour tenter de repartir les bras chargés le 10 mars 2024.

"Je ne suis pas sûre de revivre ça"

"J'ai pleuré, ce qui ne m'arrive jamais. Cela m'a vraiment émue. C'est très, très joyeux d'avoir une place là-dedans, à ce moment-là de ma vie. Je ne suis pas sûre de revivre ça", s'est émue au micro de RTL la cinéaste de 45 ans après avoir appris sa nomination dans les catégories "meilleur film" et "meilleure réalisation", de celle de son actrice phare, Sandra Hüller, dans la catégorie "meilleure actrice" ainsi que du "meilleur scénario original" et du "meilleur montage".

C'est la nomination de son acolyte de l'ombre, Laurent Sénéchal, dans cette dernière catégorie qui l'a fait craquer. "Quand ils ont prononcé son nom, ça m'a bouleversée. On a passé huit mois enfermés dans une petite pièce à se poser plein de questions, avec plein de doutes... Et de voir qu'il est nommé, ça me touche énormément. Ce sont des gens qui se donnent de manière super intense dans le travail", a-t-elle encore confié à franceinfo.

Déjà récompensée à Cannes, aux Golden Globes et nommée dans 7 catégories aux Baftas britanniques, la cinéaste est heureuse d'accompagner son film autour du globe. "C'est quelque chose de super beau de voyager avec ce film, de voir les réactions, les gens qui me parlent de leur vie, qui me disent : j'ai l'impression que vous avez mis des caméras chez moi... Ça nous dépasse". Pour autant, cela ne réduit pas la pression que Justine Triet ressent pour la suite, bien qu'encore plongée dans la promotion d''Anatomie d'une chute'. "Ce qui compte, c'est ce qui va se passer après. On le sait : qu'on ait des prix ou pas, c'est toujours aussi difficile de faire un film. Donc les prix, c'est super, mais comment dire... Ce n'est pas naturel".

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Des nominations "symbole du succès" des films français à l'étranger, selon le CNC

En attendant elle peut se féliciter d'avoir été la cause d'un retournement de veste du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) qui s'est fendu d'une publication sur X (ex-Twitter) pour la féliciter pour les nombreuses nominations de son long-métrage.

"Toutes mes félicitations pour leurs nominations à l'équipe d''Anatomie d'une chute' et particulièrement à sa réalisatrice et scénariste Justine Triet : ce film, soutenu par l'Avance sur recettes du CNC, est le symbole du succès - public et critique - de nos films à l'international en 2023", déclare Dominique Boutonnat, le président de l'organisme de soutien au cinéma français. Si elle a peut-être loupé une sixième nomination en raison du choix du CNC, elle peut se féliciter d'avoir finalement recueilli ses lauriers par la force des choses.

Pour rappel, le film de la cinéaste avait été boudé par le CNC au moment de choisir le représentant français à la cérémonie de récompenses du 7e art outre-Atlantique. L'organisme de soutien à la création cinématographique lui avait alors préféré "La passion de Dodin Bouffant", de Tran Anh Hung, finalement recalé de la liste finale dans la catégorie "meilleur film étranger".