Par Maxime Fettweis Journaliste
Né en Belgique en septembre 1995, Maxime Fettweis a grandi avec l'arrivée de la "Star Academy", de "Koh-Lanta" ou encore de "Secret Story" sur le petit écran. Devenu journaliste, il se passionne de ce que disent les succès télévisuels de notre société et comment ils sont conçus en coulisse. Il a rejoint Puremédias en juin 2023.
Gérald Darmanin, invité du 'Face-à-face' de BFMTV ce lundi 4 décembre 2023. © LCI
L'éditorialiste politique de la chaîne d'information du groupe Bouygues a souhaité faire une "mise au point" ce lundi 4 novembre dans "24h Pujadas".

"Je veux d'abord vous dire que je n'ai pas souhaité cette polémique et que je la regrette". Citée nommément dans un tweet de Jean-Luc Mélenchon la qualifiant de "manipulatrice" mais aussi de "fanatique" à la suite d'une interview avec Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône, dans "L'événement du dimanche", Ruth Elkrief a souhaité faire une "mise au point". Au lendemain de la polémique qui a suivi le message de l'ex-candidat à la présidentielle au sujet de l'émission diffusée le dimanche 3 décembre sur LCI, la journaliste politique s'est exprimée sur les nombreuses réactions "qui se sont imposées" à elle dans "24h Pujadas" présenté par David Pujadas.

"Il s'agit de défendre la liberté des journalistes"

En introduction, la journaliste de 63 ans a tenu à remercier les auteurs des nombreux messages de soutien qu'elle a reçus. "Et en premier le groupe TF1, sa direction, la rédaction, la société des journalistes, ainsi que tous mes autres confrères des autres médias publics, privés, de toutes sensibilités et et de toutes lignes éditoriales. Je voulais aussi remercier les personnalités de toutes les familles politiques qui ont exprimé leur indignation (...) Parce que ce qui est en jeu, ça nous concerne tous, a-t-elle indiqué. "Il s'agit de défendre la liberté des journalistes de poser des questions qui déplaisent".

Elle a ensuite répété sa conception du métier, qu'elle exerce depuis près de 40 ans. "J'ai toujours conçu ce métier dans l'écoute et le respect de l'autre mais en même temps j'ai toujours pensé que c'était mon devoir de poser les questions difficiles, sensibles à tous (...) puisque nous avons la chance (...) en France de faire vivre un débat riche et libre et c'est cela que nous défendons tous ensemble". Ruth Elkrief s'est dite soucieuse de poser librement ses questions "dans le respect et l'écoute, (...) sur un plateau et de façon équitable avec un rapport d'homme politique à journaliste et dans un cadre démocratique et respectueux".

"On a eu l'air de disqualifier mon métier, ma manière de pratiquer mon métier"

Sur un volet plus personnel la journaliste dont Gérald Darmanin a demandé le placement sous protection policière, a rappelé avoir été élevée au Maroc "dans la connaissance et l'affection intime pour les traditions cultuelles et culturelles juives, musulmanes et chrétiennes". "C'est justement pour cela que je crois que seule la République laïque, même si elle est maltraité, contestée, nous permet de vivre dans la concorde". Elle a ensuite assuré définir ses interlocuteurs non par leur religion mais par leur citoyenneté. "Je l'applique à moi-même cette condition et je l'applique à tous mes concitoyens quels qu'ils soient et que je respecte profondément".

À son tour, David Pujadas a adressé tout son soutien à l'éditorialiste avec qui il partage souvent le plateau de "24h Pujadas". Et Ruth Elkrief de reprendre : "Comme journaliste femme qui travaille depuis de longues années que je me suis sentie blessée parce qu'on a eu l'air de disqualifier mon métier, ma manière de pratiquer mon métier. Or cette manière est très rigoureuse en réalité. (...) Parce que je crois en la vitalité de la démocratie, je crois qu'on a besoin de débat, de discussion, de contradiction. Et je respecte la politique, j'aime la politique et je respecte les hommes politique en une époque où ils sont en train d'être méprisés et de créer de la défiance", a renchéri Ruth Elkrief.

Elle a assuré qu'elle tâchait de "ne pas (s)'enfermer dans quelque chose qui serait soit politiquement correct soit indicible". La journaliste a enfin estimé avoir donné "tout l'espace" à la réponse de Manuel Bompard dimanche et que ce dernier avait quitté les studios de la chaîne du groupe Bouygues "satisfait de l'émission".

Une réaction attendue après 24h de polémique

Dans l'émission diffusée dimanche 3 décembre et présentée par Marie Chantrait, Ruth Elkrief avait fait réagir Manuel Bompard, à des propos tenus la veille par Jean-Luc Mélenchon, place de la République à Paris. Ce dernier avait évoqué des "prémices de génocide" de civils palestiniens par Israël de Benjamin Netanyahu. Avant de lancer : "Vive Gaza, gloire éternelle à ceux qui résistent !".

"Voilà 'Vive Gaza', 'Vive la résistance', 'génocide'... Est-ce que ce sont des mots qui encouragent à la paix civile ?", avait repris la journaliste face à son invité. "Avant de passer l'extrait, vous avez affirmé des choses qui sont totalement fausses", a dans un premier temps rétorqué le coordinateur national de La France insoumise afin de "corriger les mensonges que vous avez proférés". S'en est suivi un échange tendu entre les deux interlocuteurs.

Ce lundi 4 décembre 2023, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait déploré au micro de BFMTV la publication du message de Jean-Luc Mélenchon sur X, le nouveau nom de Twitter. "Il met une cible dans le dos de Mme Elkrief", avait déploré le locataire du ministère la Place Beauvau, évoquant encore des "menaces" et un "déchaînement de haine sur Internet" à l'encontre de la journaliste de LCI.

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