Par Ludovic Galtier Lloret Journaliste
Né en Isère entre le tirage de la première boule noire de l'histoire de "Motus" - "Oh-ohohohoh" - et la première visite de candidats à "Fort Boyard", Ludovic Galtier est journaliste à Puremédias depuis octobre 2021. Il est passionné par la politique, l'économie des médias et leur stratégie de programmation.
La patronne de Radio France, qui a sanctionné Guillaume Meurice d'un avertissement après une blague jugée polémique, souhaiterait à présent "tourner la page".

Guillaume Meurice dimanche, Sibyle Veil lundi. Invitée de "C à vous" sur France 5 ce lundi 13 novembre 2023 –pour la promotion de son essai "Au commencement était l'écoute" – la présidente de Radio France a écouté la veille "Le grand dimanche soir" de France Inter. L'émission, présentée et produite par Charline Vanhoenacker, marquait le retour à l'antenne de Guillaume Meurice deux semaines après sa blague jugée polémique voire antisémite. Le 29 octobre, dans cette même émission, l'humoriste avait qualifié le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de "nazi sans prépuce".

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"J'avais demandé à Guillaume Meurice de s'excuser"

"J'ai écouté et j'ai surtout entendu Charline Vanhoenacker. La productrice de l'émission a démarré en prenant du recul par rapport à ce qui s'était passé et en disant qu'elle avait entendu et lu tous les courriers des auditeurs qui nous avaient écrit ces dernières semaines, qu'ils en avaient beaucoup débattu au sein de l'équipe. Je pense que c'était important qu'elle revienne sur ça", a débuté la présidente de Radio France, installée aux côtés de Haïm Korsia, le grand rabbin de France.

Quant à Guillaume Meurice ? "Guillaume Meurice a fait du Guillaume Meurice", a-t-elle estimé. "Il m'avait dit que de toute façon, il ne souhaitait pas s'excuser" alors que "je lui avais demandé" de le faire. "J'en ai donc tiré les conséquences et j'ai pris une mesure de sanction disciplinaire, qui est un avertissement", a-t-elle rappelé. "Je pense que c'était la meilleure décision à prendre d'autant que oui, un licenciement, pour ces propos-là, cela aurait été évidemment instrumentalisé", a-t-elle souligné.

Avant de livrer sa vision de l'humour : "L'humour est un exercice qui est compliqué, (quand on fait de) la caricature, on est toujours à une certaine limite. Je pense que tout le monde le sait autour de cette table. Pierre (Lescure), vous l'avez connu à Canal+ avec 'Les guignols de l'info'. Dans cette émission, vous en avez aussi. On ne sait jamais quand on peut franchir la ligne rouge ou pas. Par contre, je pense que quand on la franchit, il faut avoir la responsabilité de le reconnaître". Et Sibyle Veil de conclure : "L'émission qu'ils ont fait hier doit nous permettre de tourner la page". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.

"Est-ce que c'est de l'antisémitisme ?"

Deux semaines après sa chronique, l'humoriste de France Inter a donc fait son grand retour ce dimanche 12 novembre 2023. Après s'être payé Adèle Van Reeth, la directrice de France Inter en préambule, il a choisi de répondre aux accusations d'antisémitisme, dont il fait l'objet depuis des jours, en interrogeant l'un des représentants du "collectif juif décolonial" Tsedek sur la politique hostile aux Gazaouis menée par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

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"Est-ce que le dire, même avec des mots qui choquent, maladroitement selon certains, c'est de l'antisémitisme, y compris si ce sont des juifs qui le disent ? Ou alors est-ce que c'est juste une question de liberté d'expression et de liberté tout court pour certaines populations ?", a-t-il demandé avant de rappeler à l'attention de tous les propos de Laurence Bloch, prononcés après l'attentat contre "Charlie Hebdo" du 7 janvier 2015 et dans lesquels l'ancienne directrice de France Inter accordait un soutien sans faille aux humoristes de la station publique.