Par Benjamin Rabier Rédacteur en chef
Addict aux audiences, Benjamin Rabier a choppé le virus de la télévision grâce à la « Star Academy ». Intrigué par l’envers du décor, il a décidé d’en faire son métier. 20 ans plus tard, s’il ne rate (presque) jamais un prime de « The Voice », il peut vibrer devant une compétition sportive, se passionner pour un documentaire ou dévorer une série en un week-end.
Le milliardaire et patron de Twitter était l'invité exceptionnel d'Anne-Sophie Lapix lundi soir sur France 2.

Joli coup pour le "20 Heures" de France 2. La semaine dernière, en marge de Viva Tech, le rendez-vous annuel consacré à l'innovation technologique et aux start-up, Anne-Sophie Lapix décrochait un entretien exclusif avec Elon Musk, le fantasque milliardaire et patron de Twitter. L'interview de 27 minutes a été proposée aux téléspectateurs du service public ce lundi 19 juin en lieu et place du feuilleton "Un si grand soleil".

"Je ne sais pas de quelles statistiques vous parlez"

Dans cette séquence, la journaliste est notamment revenue sur l'augmentation des "discours de haine" sur le réseau social. "Vous avez racheté Twitter l'an dernier et vous avez renvoyé énormément de salariés. Je crois à peu près 80% et notamment les fameux modérateurs qui devaient un peu surveiller les réseaux pour éviter les messages racistes, les appels à la violence et à la haine. Enfin, est-ce que vous ne regrettez pas ce choix aujourd'hui qui est quand même relativement radical quand on sait à quel point la haine peut proliférer sur un réseau social ?", l'a interrogé Anne-Sophie Lapix.

"En fait, nous n'avons pas réduit l'activité de modération à proprement parler. La modération est réalisée par à peu près 4.000 collaborateurs qui travaillent là-dessus et le travail est resté à peu près le même. Alors, évidemment, tout ce qui est discours de haine, ces discours-là, eux, ont diminué de 20 à 40% depuis l'acquisition. C'est donc moins, pas plus", a expliqué le milliardaire avant d'être interrompue par la journaliste. "Ce n'est pas ce que disent les différentes enquêtes qui ont été menées, c'est plutôt le contraire. En fait, c'est une explosion de ces discours-là qui a été relevée", a-t-elle indiqué alors que les téléspectateurs de France 2 pouvaient voir à l'écran des chiffres de plusieurs études américaines affirmant que les "messages antisémites" avaient augmenté de 105% et les "insultes racistes" de 200%.

"Alors, je ne sais pas de quelles statistiques vous parlez", a répliqué Elon Musk. "Différentes études qui ont été faites d'ailleurs par des Américains qui ont compté (...) y compris vos interactions avec les extrémistes que vous pourriez effectivement encourager sur les réseaux sociaux. Le retour des comptes qui avaient été supprimés. C'est tous ces constats-là qui ont fait partir d'ailleurs des annonceurs" a justifié la présentatrice.

"Sans les données, on ne peut rien prouver, rien avancer"

"Écoutez-moi, j'ai vu une étude très rigoureuse qui a mesuré le nombre de messages de haine qui avaient diminué, je crois de 30%, alors il faudrait regarder les données. Sans les données, on ne peut rien prouver, rien avancer", s'est défendu Elon Musk avant qu'Anne-Sophie Lapix conclut la séquence d'un : "Ah oui, on peut faire étude contre étude". puremédias.com vous propose de redécouvrir la séquence dans la vidéo ci-dessus.

Lundi soir, l'interview du "20 Heures" d'Elon Musk a intéressé 3,75 millions de téléspectateurs, soit 17,3% du public, selon Médiamétrie.