Les chaînes de télévision et les stations de radio ont-elles donné des informations susceptibles d'aider les terroristes au cours des tragiques événements des derniers jours ? Sur les réseaux sociaux, beaucoup se sont posé la question, notamment lorsque celles-ci ont filmé des installations policières. France 2 a ainsi été victime de ce genre d'accusation en étant très proche des forces de l'ordre lors de la prise d'otages dans une épicerie casher vendredi en début d'après-midi, porte de Vincennes, à Paris. Rapidement, la rédaction a assuré que la chaîne respectait les consignes policières.
Ce samedi soir, un rassemblement de la communauté juive s'est déroulé sur le lieu de la prise d'otages où quatre civils ont été assassinés par Amedy Coulibaly. Sur place, BFMTV a interrogé la femme d'un des otages, heureusement sorti indemne. Très émue, celle-ci a dans un premier temps témoigné de sa tristesse puis a attaqué la chaîne d'information en continu. Selon elle, celle-ci a donné trop d'informations hier lors de la prise d'otages, des informations que le terroriste aurait pu découvrir en même temps.
"Trop d'information tue l'information"
"Vous avez failli faire une grosse, grosse, grosse erreur, BFM. Parce que vous étiez en direct avec les gens qui étaient dans la chambre froide. Ils vous ont dit qu'ils étaient six en bas avec un bébé. Et deux minutes après, c'est passé sur BFM. Et le terroriste a regardé BFM" a débuté cette dame, en colère. "Heureusement qu'il n'a pas vu la bande qui passait en bas. Sinon, mon mari et les cinq autres étaient morts, parce qu'il descendait et il les mitraillait tous, parce qu'il était persuadé qu'il n'y avait plus personne en bas. Et BFMTV a marqué 'Cinq personnes en bas + un bébé'. Trop d'information tue l'information" a pesté cette témoin en duplex.
Face à ces accusations, la chaîne d'information en continu a préféré revenir sur le recueillement en cours en hommage aux quatre victimes de la prise d'otages de vendredi midi, sans faire de commentaires sur les propos tenus par cette femme.
